Mardi 28 juin 2022, Marc Abadie a participé au Lunch Dialogues organisé par la Banque Européenne d’Investissement sur le thème « Accélérer les investissements dans la biodiversité : comment identifier et filtrer les projets bancables ? ».
Animée par Sophie Barbier Directrice de la division affaires européennes de la Caisse des dépôts, cette table ronde réunissait Marc Abadie, Président de CDC Biodiversité, Humberto Delgado Rosa Directeur, Biodiversité, DG ENV de la Commission européenne, et Eva Mayerhofer Cheffe d’unité, Politique environnementale de la BEI.
Cette discussion portait notamment sur la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, sur la taxonomie verte européenne et sur le cadre mondial post-2020 de la Convention sur la Diversité Biologique.
Intégrer la biodiversité au modèle économique
Humberto Delgado Rosa a précisé qu’il est important de savoir mesurer l’empreinte des activités sur la biodiversité, car c’est aussi un moyen pour les investisseurs de prendre acte des risques que la perte de biodiversité fait peser sur leurs activités.
Eva Mayerhofer a insisté sur l’action de la BEI pour s’aligner avec les objectifs de non-perte nette de biodiversité de la stratégie européenne pour 2030, avec un intérêt particulier pour la protection d’écosystèmes clés. Elle a aussi mis l’accent sur l’importance de développer une méthodologie qui puisse intégrer la biodiversité et les services écosystémiques au modèle économique, afin d’« internaliser les externalités ».
« Les engagements forts des entreprises et des institutions dans la lutte contre le changement climatique sont loin d’être aussi poussés en termes de biodiversité. C’est ce vers quoi il faut tendre. » déclare Eva Mayerhofer.
Collaboration et long terme pour des projets efficaces
Marc Abadie a évoqué quant à lui, qu’on ne peut contrôler ce qu’on ne sait mesurer. C’est la raison pour laquelle le Global Biodiversity Score, développé par CDC Biodiversité, a vocation à évaluer l’empreinte biodiversité des grandes entreprises et des institutions financières sur la biodiversité, mais aussi bientôt des petites et moyennes entreprises et des collectivités (outils en cours de développement).
Il a particulièrement insisté sur les conditions à réunir pour que les projets de protection de la biodiversité soient pérennes : il faut réussir à faire travailler conjointement les investisseurs et les porteurs de projets, les secteurs privé et public. Les conditions à la réussite de tels projets sont multiples : des assistances techniques et financières solides, des engagements sur le long terme avec les acteurs locaux, afin de garantir des résultats en termes de gains de biodiversité.
Ce n’est qu’en travaillant de concert que tous les acteurs clés engagés pour la biodiversité pourront déclencher des dynamiques efficaces pour ces projets. L’occasion pour Marc Abadie de rappeler que c’est ainsi que fonctionne le programme Nature 2050. Créé par CDC Biodiversité, en 2016 il établit des partenariats entre des acteurs locaux et des acteurs économiques qui veulent investir de manière volontaire pour des projets de biodiversité. CDC Biodiversité apporte l’expertise technique. En 5 ans d’existence Nature 2050 soutient déjà 50 projets sur tout le territoire français.