S’engager pour la préservation et la restauration des écosystèmes marins

A field of daisies blooming in a sunny field
Trimaran Victoria IV, 2024 © Fonds Nature 2050-830x530

CDC Biodiversité organise un évènement en side-event de la 3e Conférence mondiale des Nations-Unies sur l’océan, UNOC3, qui aura lieu à Nice du 9 au 13 juin 2025.

Construite en partenariat avec l’Ifremer, EDF Renouvelables et le WWF, cette conférence intitulée « Biodiversité marine et acteurs économiques : Évaluer les impacts et financer la restauration écologique des milieux », aura lieu mardi 10 juin 2025 de 9h30 à 12h à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice Côte d’Azur.

Depuis 2019, CDC Biodiversité s’engage sur la préservation et la restauration des écosystèmes marins. Son action se décline sous différents axes selon les différentes directions qui composent CDC Biodiversité. 

Trimaran Victoria IV, 2024 © Fonds Nature 2050-830x530

Le développement territorial et la renaturation marine dans les territoires

Grâce à son expertise technique, réglementaire et sa connaissance des territoires dans laquelle sont implantées ses agences, CDC Biodiversité accompagne les collectivités territoriales dans l’élaboration de Schémas territoriaux de restauration écologique (STERE).

Un exemple de projet : le STERE du Golfe de Saint-Tropez

L’observatoire marin de la Communauté de Communes du Golfe de Saint-Tropez, CDC Biodiversité et le Groupement d’intérêt scientifique Posidonie ont élaboré ensemble un STERE de ce territoire d’exception, précurseur de la protection du patrimoine marin.

Son objectif est de définir, programmer et coordonner, à l’échelle du territoire, les actions de restauration écologique. Le Plan d’action s’est basé sur un diagnostic territorial qui a permis de définir et hiérarchiser les enjeux.

La priorité du plan d’action est de poursuivre la levée des différentes pressions s’exerçant sur les biocénoses en cohérence avec les politiques publiques et d’engager la restauration des habitats et des fonctions au besoin.

Ce travail a permis de lancer un processus de contractualisation entre les acteurs locaux. L’ensemble des mesures qui en découlent sont désormais intégrées dans un contrat de territoire, qui définit l’implication et les niveaux de participation entre les partenaires. CDC Biodiversité reste partenaire institutionnel de cette démarche.

En missionnant CDC Biodiversité, un maître d’ouvrage trouve l’appui d’un opérateur spécialisé dans la réalisation d’actions de terrain vers lequel il aura la possibilité d’externaliser les risques techniques et financiers résultant de ses obligations réglementaires. Ce rôle de pilote et d’opérateur d’interface s’allie à celui d’investisseur, afin de permettre le développement de SNCRR (Site naturel de compensation de restauration et de renaturation) et la mise à disposition d’unité aux maîtres d’ouvrage publics et privés qui lui délègue le pilotage technique et financier de leurs actions de compensation dans le contexte de projets d’infrastructures linéaires, de zones d’activités, de zones de loisirs ou autres.

Mesure de l’empreinte biodiversité

Afin de faciliter la mobilisation des acteurs, CDC Biodiversité a lancé en 2020 un outil de mesure d’empreinte biodiversité, le Global Biodiversity Score (GBS). Destiné aux entreprises, institutions financières et collectivités territoriales, le GBS permet d’évaluer les dépendances et les impacts des activités économiques sur la biodiversité de manière quantitative et dans une métrique fixe : la MSA.km².

CDC Biodiversité travaille notamment aux développements méthodologiques, au déploiement et à l’accompagnement des acteurs dans l’utilisation de cet outil. L’objectif à terme est de définir des stratégies efficaces pour réduire ces externalités négatives, et ainsi endiguer le déclin de la biodiversité.

Trimaran Victoria IV, 2024 © Fonds Nature 2050-830x530

Un exemple de développement : le module surpêche

Le module sur la surpêche est un premier pas vers l’intégration de la biodiversité marine dans le GBS. La pression couverte par le module fait partie de l’exploitation directe dans la classification des facteurs de perte de biodiversité de la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Il permet d’interroger la relation entre la biomasse marine et les activités économiques. Une première simplification est effectuée : seuls les poissons sont pris en compte et non les mollusques et crustacés. L’accent est donc mis sur les stocks de poissons.

Dans cette première version du module de surpêche, on suppose que chaque poisson d’une taille donnée capturé dans une zone de pêche FAO contribue de manière égale au maintien de ses stocks de poissons respectifs à leur niveau actuel, et donc à l’indice d’épuisement. Mais la relation entre les captures de poissons, l’indice d’épuisement, et les stocks de poissons évolue dans le temps en raison de la dynamique écologique des populations de poissons et de l’évolution de la pression de pêche. Dans de telles pêcheries surexploitées, chaque prise de poisson a une part de responsabilité relativement plus élevée dans le maintien des stocks de poissons. Le module permet donc sur la base de modélisation d’expliciter l’impact de la pêcherie en fonction des populations ciblées, et donc de proposer une trajectoire de réduction de ces derniers sur la base d’objectifs chiffrés.

Trimaran Victoria IV, 2024 © Fonds Nature 2050-830x530

Programme Nature 2050

Nature 2050 est un programme d’action national porté par CDC Biodiversité et le Fonds Nature 2050. Il vise à renforcer l’adaptation des territoires au changement climatique ainsi qu’à préserver et restaurer leur biodiversité par la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature, à horizon 2050 grâce à la mobilisation de financements philanthropiques.

Un exemple de projet financé : REPIC

L’association Œil d’Andromède réalise des travaux de restauration en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse et le groupe NAOS dans le cadre du programme REPIC.

Les herbiers de posidonies, espèce endémique et protégée en Méditerranée, ont été fortement dégradés par le mouillage, avec une perte estimée à 10% de la surface occupée en 100 ans, et jusqu’à 30% à Golfe-Juan depuis 2006 (soit 225 ha d’herbiers perdus). Ils sont pourtant associés à la production de plus de 26 services écosystémiques, évalués à plus de 46 milliards d’euros par an.

Situé sur le littoral de Beaulieu-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer et Golfe-Juan, ce projet est lauréat de l’édition 2023 – 2024 de l’appel à projets « Fonds MAIF pour le Vivant – Nature 2050 » et bénéficie donc d’un soutien financier pour permettre la mise en œuvre d’actions de restauration et son intégration au programme Nature 2050.

L’objectif est de replanter des fragments de posidonies sur des sites particulièrement impactés par les ancrages, en récupérant les fagots flottants arrachés par les ancres (ou cassés naturellement) et en les replantant manuellement dans les zones de matte morte. Nature 2050 finance donc certaines opérations de restauration écologique comme la transplantation dans un damier (min. 200 fagots par m²) qui permet de couvrir une plus grande échelle de restauration et de gagner des siècles sur la recolonisation naturelle. Les premiers retours d’expérience montrent de bons taux de réussite (jusqu’à 95%) et ont permis de sélectionner des zones prioritaires pour la restauration et de mieux comprendre l’effet de la profondeur sur la survie des greffons. Deux campagnes de transplantation REPIC sont prévues au cours des deux prochaines années, ainsi que la récupération de paquets flottants, le traitement de frayères et l’éradication d’espèces exotiques envahissantes.

Mission Économie de la Biodiversité

La Mission Économie de la Biodiversité est une initiative d’intérêt général financé par la Banque des Territoires et pilotée par CDC Biodiversité. Au cœur d’un écosystème d’acteurs elle participe à produire et à diffuser de la connaissance et des outils pour intégrer la préservation de la biodiversité dans les stratégies des acteurs publics et privés.

Un Dossier de la MEB sur la restauration des milieux marins (en cours de publication)

Le premier rapport sur les enjeux écologiques et économiques associés à la biodiversité marine a été publié en 2019. Forte de son expertise acquise sur de nombreuses missions et de ses compétences en matière de restauration d’écosystèmes, CDC Biodiversité a entamé en 2024 des travaux en étroite collaboration avec l’IFREMER.

Poulpe ©shutterstock

Elle tentera dans un premier temps de reposer les enjeux associés à la restauration de ces habitats et proposer un cadre de réflexion et de mise en actions pour les acteurs privés. Dans une deuxième partie, nous définissons les habitats et les espèces d’intérêt prioritaire, en se concentrant à décrire le contexte institutionnel et écologique français. Ce point nous semble important dans la mesure où les habitats et espèces marins sont moins connus de nombreuses collectivités locales et acteurs privés. La troisième partie résumera les techniques actuellement disponibles, et présentera quelques leviers de financement disponibles pour restaurer les écosystèmes marins. Nous aborderons également les outils de planification à disposition des acteurs français, ainsi que le rôle des acteurs économiques dans le financement des opérations et la transformation de leurs modèles économiques.