Le programme Nature 2050 finance la restauration de zones humides et inondables au cœur de la Réserve naturelle régionale (RNR) Confluence Garonne-Ariège. L’association Nature en Occitanie, gestionnaire de la RNR, a démarré les premiers travaux sur les bras morts des communes de Vieille-Toulouse et Toulouse.
Lauréat de la première édition de l’appel à projets Fonds MAIF pour le vivant – Nature 2050, ce projet vise la restauration des milieux naturels et des habitats d’espèces inféodées aux zones humides. Il ambitionne également d’améliorer la gestion de la ressource en eau de l’agglomération toulousaine et de réduire le risque inondation des zones d’habitations en aval en augmentant le volume d’eau stocké lors des crues.
Trois secteurs inondables et de zones humides en bord de Garonne et d’Ariège sont concernés par les travaux dans les communes de Goyrans, Portet-sur-Garonne, Vieille-Toulouse et Toulouse.
Les études topographiques ont été réalisées sur tous les sites et les études hydrauliques sont en cours sur le ramier de Goyrans. En partenariat avec la Fédération de Pêche de Haute-Garonne, Nature en Occitanie a entrepris des inventaires piscicoles avant de débuter les premiers travaux sur les bras morts durant l’hiver 2024-2025.
Retrait d’espèces exotiques envahissantes et de bouchons sédimentaires
Les 3 bras morts de Vieille-Toulouse et de Toulouse sont encore fonctionnels d’un point de vue hydraulique, ce qui est rare dans la vallée de la Garonne. Leurs berges souffrent néanmoins de l’invasion par des Erables negundo, mettant en péril l’expression d’une végétation riveraine typique.
Originaire d’Amérique, la présence de cette espèce exotique envahissante sur les rives des bras morts créé un couvert végétal ne permettant pas à la lumière de pénétrer dans les bras. Le développement d’herbiers et de macrophytes est entravé, par conséquent leur rôle clé pour la reproduction des poissons comme le Brochet n’est plus assuré. En parallèle, on constate la formation progressive de bouchons sédimentaires au niveau des connexions avec la Garonne.
Les études préalables ont permis, à partir de relevés topographiques et de leur comparaison avec des relevés N-5, de calibrer les travaux de retrait des bouchons sédimentaires.
Des équipes ont démarré dès 2024 des actions manuelles de :
Terrassement pour supprimer des embâcles
Avant le retrait de l’embâcle © Natureo
Après le retrait de l’embâcle © Natureo
Cerclage (action de retirer l’écorce d’un arbre afin de provoquer l’affaiblissement de l’arbre et ainsi faciliter son retrait ultérieur), arrachage de ces arbres.
Afin de reconnecter les bras morts au cours d’eau, de nouveaux travaux de terrassement manuels sont à venir, dès que les niveaux d’eau auront suffisamment baissé pour intervenir, et ainsi améliorer la connexion hydraulique avec la Garonne.
Par ailleurs, les travaux sur l’annexe hydraulique de Portet-sur-Garonne sont attendus à l’étiage en fin d’été 2025.
Arrachage manuel d’Erables negundo © Natureo
Réduire le risque inondation et préserver la ressource en eau
La dégradation de l’alimentation en eau des zones humides, bras morts et annexes hydrauliques de la RNR empêchent ces riches écosystèmes de jouer leur rôle d’expansion et de ralentissement des crues, de stockage et de filtration des eaux et de réalimentation des nappes phréatiques. La RNR joue également un rôle refuge pour de nombreuses espèces patrimoniales et menacées affiliées aux zones humides comme l’Utriculaire australe, plante aquatique carnivore rare en Midi-Pyrénées.
Au total, le projet vise la restauration de :
- 4,5 ha de zones humides
- 5 000 m² d’annexes hydrauliques
- 8 000 m² de bras morts