
Un constat : Les labels ne fournissent pas aujourd’hui les critères nécessaires pour évaluer et comparer de manière fiable les impacts sur la biodiversité des produits labellisés par rapport à ceux qui ne le sont pas.
Dans le cadre du groupe de travail “Food and Agriculture” organisé par le Club des entreprises et institutions financières pour une biodiversité positive (B4B+), CDC Biodiversité s’est interrogé sur les critères biodiversité des labels.
Si la plupart des cahiers des charges des labels intègrent des mesures en faveur de la biodiversité, celles-ci se concentrent souvent sur les impacts à l’échelle des espèces, négligeant les indicateurs à l’échelle des écosystèmes mis en avant par les cadres de reporting. Ce décalage réduit la pertinence des labels dans l’appui aux stratégies globales de biodiversité. En outre, la plupart des labels n’établissent pas de seuils quantitatifs garantissant des réductions mesurables des impacts sur la biodiversité.
Trois recommandations adressées aux labels pour répondre aux attentes des cadres de reporting et améliorer leur ambition
Face à ce constat et à la suite des discussions avec les membres du Club, trois recommandations clés sont élaborées pour adapter les labels aux exigences actuelles et garantir leur pertinence sur le long terme :
- Intégrer des seuils quantitatifs dans les cahiers des charges des labels. La majorité des labels intègre des critères visant à réduire les pressions sur la biodiversité mais sans seuils quantitatifs (ex : max litres/hectares de pesticide). Or, ces seuils quantitatifs sont essentiels pour évaluer et comparer de manière fiable les impacts sur la biodiversité des produits labellisés par rapport aux produits non labellisés et permettre aux entreprises de fixer des priorités claires, de suivre les progrès réalisés et de s’aligner sur les exigences des cadres de reporting en matière de biodiversité.
- Soutenir la recherche sur les effets réels des labels. L’efficacité d’un label repose sur sa capacité à démontrer des résultats tangibles en matière de biodiversité. Le position paper invite les labels à soutenir des recherches ou des méta-analyses visant à établir le lien entre pratiques de terrain et état des écosystèmes. Ces travaux scientifiques permettraient de renforcer la crédibilité des labels et leur alignement avec les exigences de reporting.
- Associer des expert·es et parties prenantes à la gouvernance des labels. Pour gagner en légitimité et garantir la robustesse scientifique des critères retenus, les labels doivent s’appuyer sur des comités de gouvernance incluant des expert·es en biodiversité, mais aussi des parties prenantes locales et institutionnelles. Cette gouvernance élargie renforcerait la transparence et la pertinence des décisions prises.
Ces recommandations rejoignent par ailleurs les conclusions de la récente étude BiodivLabel de l’INRAE et Ifremer qui analyse les impacts réels des labels sur la biodiversité.
Une démarche collective
Pour appuyer cette démarche, nous avons souhaité ouvrir ce position paper aux signatures. Soutenues par plusieurs membres et partenaires du Club B4B+, ses recommandations ont pour objectif de créer une dynamique collective en faveur de labels plus ambitieux et compatibles avec les outils de mesure d’empreinte biodiversité. Vous pouvez vous aussi soutenir la démarche en signant le position paper ou en le partageant au sein de vos réseaux.