3 questions à… Caroline FOLLIET
Nature 2050 - Beau soleil des Landes, 2022 © SAALTUS

Caroline Folliet,
Chef de projets chez CDC Biodiversité, en charge du projet du Bois d’Avaize à Saint-Etienne.

Quels sont les enjeux écologiques présents sur le site ?

Ouvert au public en 1996, le Parc du Bois d’Avaize constitue l’une des quatre entités du site Natura 2000 FR 8201762 « Vallée de l’Ondenon, contreforts nord du Pilat ». Il doit son classement à la présence de l’Ajonc nain en limite de sa zone de répartition. Situé au cœur de la ville de Saint-Etienne, il est fréquenté par les habitants des quartiers qui l’entourent. On y retrouve donc divers aménagements à destination des utilisateurs : sentiers d’interprétation, jeux et infrastructures pour l’accueil de centres sociaux et du public en général.

On trouve également en son sein des jardins ouvriers gérés par l’association Jardins Volpette. Le site présente donc à la fois des enjeux écologiques et d’accueil du public. Le site retenu est une zone colonisée par les Robiniers faux acacia en entrée de parc. Cette espèce pionnière est peu appréciée des naturalistes en raison de son caractère invasif, mais c’est aussi une espèce fixatrice d’azote.

Le site est donc une zone idéale pour expérimenter une nouvelle façon de cultiver respectueuse de la nature et sensibiliser la population.

La reconnexion du parc du Bois d’Avaize au massif du Pilat passe par le bassin de Janon. Ce bassin construit par la Compagnie des forges et aciéries de Terrenoire de 1850 à 1860 permettait de refroidir les aciers. N’étant plus utilisé à des fins industrielles, il est le lieu d’activités de loisirs (pêches, joutes). En 1937, une piscine est ouverte et un vestiaire construit. Aujourd’hui la baignade est interdite, la pêche y est toujours pratiquée et des joutes sont organisées une fois par an. Le vestiaire en ruine a été démoli. Là encore le site permet d’expérimenter et de sensibiliser, cette fois au changement climatique et au rôle du sol.

En quoi le projet porté par CDC Biodiversité et la Métropole de St-Etienne répond-il aux objectifs du programme Nature 2050 ?

Le projet développé en partenariat entre CDC Biodiversité, la Métropole de Saint Etienne et la ville de Saint Etienne s’articule autour de cinq objectifs opérationnels, déclinaison locale des objectifs nationaux du programme Nature 2050 :

  • Renforcer la biodiversité à l’horizon 2050,
  • Participer à la reconnexion du Parc du Bois d’Avaize au massif du Pilat,
  • Mettre en œuvre des solutions basées sur la nature pour atténuer les effets du changement climatique
  • Conserver un patrimoine génétique et mettre en œuvre une technique agricole respectueuse de l’environnement
  • Sensibiliser la population aux méthodes naturelles d’adaptation au changement climatique

Ce projet permettra d’accompagner la ville de Saint Etienne dans la restauration du corridor entre le Bois d’Avaize et le massif du Pilat. Il est conçu comme des expérimentations permettant aux usagers de se questionner sur le changement climatique et la biodiversité : verger conservatoire permacole inspiré des forêts jardins, restauration naturelle de sol, lutte végétale contre la Renouée du Japon. Des panneaux d’informations seront positionnés pour expliquer les aménagements aux usagers.

Quelles sont les grandes étapes du projet ?

2017 a été l’année de la signature du partenariat entre CDC Biodiversité, Saint Etienne Métropole et la Ville de Saint Etienne, sur la base d’une notice de gestion du site qui définit les objectifs et les actions à réaliser.

Les travaux ont démarré à l’automne 2017 et se poursuivront jusqu’à l’automne 2018 :

– Pour le Bois d’Avaize, la première étape réalisée cet hiver a consisté à préparer le terrain pour les plantations qui auront lieu au moins d’octobre : coupe et élagage de certains Robiniers et mise en œuvre du broyat pour préparer le sol.

– Pour le bassin de Janon, les radeaux végétalisés ont été installé à l’automne. La restauration de sol est en cours, avec un apport de broyat et de compost. Les plantations auront lieu également à l’automne.

Ensuite, viendront les travaux d’entretien et le suivi écologique du site afin d’évaluer l’atteinte des objectifs.