5 ans après : visite des plantations au GAEC de l’île d’Arz
Thomas Meignan_GAEC de l'île d'Arz © CDC Biodiversité

Lauréat du Concours Agriculteurs d’Avenir 2019, le GAEC de l’île d’Arz bénéficie de l’accompagnement du programme Nature 2050 pour son projet agroforestier. Julie Tourron et Marie Boirot se sont rendues sur place vendredi 13 juin pour rencontrer Thomas Meignan et constater le développement des plantations.

Au large des côtes bretonnes, au sein du Parc Naturel Régional (PNR) du Golfe du Morbihan, Thomas Meignan et ses associés se sont installés au sein de l’unique ferme insulaire. Sur 70 hectares, ils produisent et vendent sur l’île d’Arz des produits artisanaux en agriculture biologique, notamment basés sur l’élevage de vaches laitières bretonnes Pie Noir.

Troupeau de vaches laitières bretonnes Pie Noir_GAEC de l'île d'Arz © CDC Biodiversité

Lauréat du Concours Agriculteurs d’Avenir 2019 (co-porté par le programme Nature 2050, Pur Projet et Accor), le GAEC de l’île d’Arz s’est engagé dans un projet agroforestier afin d’améliorer la résilience des terres agricoles dans un contexte insulaire et écologique unique.

Un projet agroforestier collectif

Ce projet de plantations de haies en milieu agricole est le fruit d’un travail de co-construction démarré en 2018 par les associés du GAEC de l’Île d’Arz avec la commune, le PNR et les riverains. Au total, près de 4 000 arbres ont été plantés au sein de l’exploitation afin de renforcer la résilience de terres agricoles faiblement arborées et d’espaces côtiers vulnérables aux aléas climatiques.

Une sélection d’essences adaptées aux espaces côtiers a été plantée lors d’une première phase en 2019 grâce à la mobilisation de chantiers participatifs composés d’habitant·es bénévoles, de partenaires et d’une classe du lycée horticole de Saint-Jean-Brévelay. Outre les plantations sur la côte, un verger et des aménagements de trognes fourragères ont également été réalisés à l’intérieur des terres en 2020 et 2021.

Plantations participatives, 2019 © CDC Biodiversité

Plantations participatives, 2019

Haies brise-vent_GAEC de l'île d'Arz © CDC Biodiversité

Haies brise-vent après 5 ans de croissance (premier plan)

La visite de site de Julie Tourron et Marie Boirot de l’équipe du programme Nature 2050 a permis de constater le développement des arbres et arbustes, 5 ans après. Au total, Thomas fait état de 82% de reprise en lissé sur les haies, avec des variations en fonction des parcelles, notamment à cause d’un excès d’eau de pluie lors de la plantation et la forte concurrence des adventices. Les suivis annuels permettent d’identifier les espèces qui s’adaptent le mieux en intra-parcellaire et de prévoir un regarnissage. Au-delà du projet agroforestier initial soutenu par le programme Nature 2050, le GAEC poursuit son engagement en plantant de nouvelles haies fruitières en intraparcellaires.

L’île d’Arz face aux changements climatiques

En raison de fortes marées et de vents violents, les écosystèmes insulaires font face à un risque important de submersion marine et d’érosion. Le littoral est bordé de pins qui, en chutant à cause de cette érosion, ouvrent des brèches fragilisant la côte et accélérant le recul du trait de côte. À travers ce projet, Thomas et ses associés participent au reboisement de l’île pour lutter contre l’érosion des sols et le recul du trait de côte, tout en créant de nouveaux habitats pour la biodiversité locale.

Erosion sur l'île d'Arz, 2019 © CDC Biodiversité
Plantations intraparcellaires_GAEC de l'île d'Arz © CDC Biodiversité

Les nouveaux alignements intra-parcellaires permettent d’apporter de l’ombre dans les paddocks pour les 22 vaches laitières, d’optimiser la ressource en eau, de maintenir l’humidité et de limiter la sécheresse. La strate herbacée ainsi préservée servira de ressource fourragère pour l’élevage. Par ailleurs, la disposition de haies coupe-vent autour du parcellaire réduit l’effet desséchant du vent sur les prairies.

Quant au pré-verger reconstitué grâce aux porte-greffes, paysage historique de l’ouest de la France, il sera pâturé par les veaux, qui contribueront à son entretien et à sa fertilisation sans compacter le sol, tandis que les fruits produits serviront de compléments de revenus au GAEC.

Ainsi, le projet agroforestier permet de soutenir le développement et la pérennisation de l’agriculture paysanne sur l’île d’Arz, et d’assurer une autonomie alimentaire à ses habitants.

Galerie photo