Le 5 octobre 2023, le Club des entreprises et institutions financières pour une biodiversité positive, Club B4B+ de CDC Biodiversité a organisé sa plénière annuelle. Près de 80 participants étaient ainsi réunis dans les locaux de la Caisse des Dépôts (Paris 7e) et à distance pour suivre les interventions et échanger autour de sujets et enjeux stratégiques en lien avec la mesure d’empreinte biodiversité.
Cette plénière 2023 a été l’occasion de revenir sur les moments forts et les nombreuses actualités qui ont émaillé l’année écoulée depuis la plénière 2022, tels que la COP15, le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, la CSRD, la TNFD, les crédits biodiversité, etc. Elle fut aussi le cadre de partages et témoignages sur l’intégration stratégique de la mesure d’empreinte biodiversité au sein d’entreprises et institutions financières membres du Club.
En introduction de la plénière, Marianne Louradour a évoqué les solutions proposées par CDC Biodiversité face aux enjeux biodiversité internationaux, avec le Global Biodiversity Score ou l’écosystème du Club B4B+
Une nouvelle plénière à forts enjeux
Animée par Antoine Cadi, directeur Mesure d’empreinte de CDC Biodiversité, la plénière 2023 a été introduite par Marianne Louradour, présidente de CDC Biodiversité. Elle est revenue sur le contexte international et national dans lequel s’ancrent de plus en plus fortement les enjeux de biodiversité, que ce soit au travers d’engagements souverains, d’initiatives volontaires ou de directives européennes.
La Secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Sarah El Haïry a ensuite livré un témoignage vidéo rappelant la nécessité d’agir, non seulement pour contrer l’érosion de la biodiversité mais également pour faire face aux risques économiques et financiers sous-jacents. Tel est le mot d’ordre de la nouvelle stratégie nationale biodiversité qui sera présentée dans les prochaines semaines. Elle a rappelé à quel point mesurer, avoir des indicateurs pour suivre, piloter et limiter les dépendances à la biodiversité était nécessaire pour réallouer les flux financiers vers des investissements positifs pour la nature.
Retour sur le cadre mondial de la biodiversité
Arthur Campredon a introduit et modéré une table ronde auxquelles participaient Agnès Hallosserie, Sylvie Lemmet et John Sabet. Ils ont évoqué le sujet de la concrétisation de l’accord Kunming-Montréal, de sa traduction en stratégie nationale et des perspectives d’ici la COP16, programmée pour 2024.
Sylvie Lemmet a notamment insisté sur la nécessité de développer des indicateurs pour atteindre les objectifs quantitatifs de cet accord, et notamment les cibles 15 (encourager les actions des entreprises), 18 (éliminer les subventions néfastes) et 19 (mobiliser 200 milliards de dollars par an), cette dernière nécessitant de diversifier les canaux de financements au profit de solutions innovantes. John Sabet a quant à lui présenté le plaidoyer d’entreprises visant à ce que les objectifs de cette cible 15 soient requis au niveau législatif – ce qui va dans le sens de la CSRD – mais aussi des guides sectoriels pour orienter les actions, stratégies et engagements des entreprises en faveur de la biodiversité. Agnès Hallosserie est revenue plus longuement sur la stratégie nationale biodiversité, sa nécessaire cohérence avec le cadre international, ou encore la collaboration entre acteur privés et pouvoirs publics, indispensable pour mobiliser 200 milliards de dollar par an d’ici 2030.
De gauche à droite : Agnès Hallosserie, directrice du Programme biodiversité de l’Iddri ; Sylvie Lemmet, ambassadrice déléguée à l’environnement ; John Sabet, Business Engagement Lead pour Business for Nature et Arthur Campredon, directeur adjoint Mesure d’empreinte de CDC Biodiversité
Sylvie Goulard, co-présidente du Groupe Consultatif International sur les crédits biodiversité a annoncé le lancement de cinq groupes de travail à l’échelle internationale sur des axes clés en lien avec les « crédits biodiversité »
Une solution innovante pour mettre en œuvre la cible 19 : les « crédits biodiversité »
Lors de son intervention, Sylvie Goulard a présenté le groupe consultatif international sur les crédits biodiversité, initiative conjointe entre le Royaume-Uni et la France lancée en juin dernier, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Elle est notamment revenue sur les enjeux liés à cette nouvelle solution de financement et sur le lancement de cinq groupes de travail, animés dans le cadre de cette initiative.
Élisa Magueur, chargée de projets au sein du Club B4B+ a présenté les travaux du groupe de travail du Club B4B+ également dédié à la thématique des crédits biodiversité. Ce nouveau GT, qui rassemble désormais plus d’une douzaine d’entreprises membres avait été lancé au printemps dernier avec l’ensemble des membres du Club B4B+.
Deux tables rondes sectorielles
Lors de la première table ronde sectorielle qu’il animait, João Pereira da Fonseca est revenu sur le rôle de la mesure d’empreinte pour respecter les nouvelles réglementations mais également pour orienter les stratégies des entreprises. Les trois intervenants, Christophe Abraham, Stéphane Gaffié, et Vanessa Miler-Fels ont évoqué différents sujets, parmi lesquels : la TNFD et son rôle pour cadrer les actions des entreprises et accroitre la prise en compte de la biodiversité dans les stratégies des entreprises ; le rôle de la mesure d’empreinte comme moteur de sensibilisation et de prise d’action mais aussi de visibilité des impacts en amont et en aval.
De gauche à droite : Christophe Abraham, Senior manager Environment & Climate d’EY ; Stéphane Gaffié, responsable unité INOV de la Société du Grand Paris, Vanessa Miler-Fels, vice-présidente Global Environnement de Schneider Electric et João Pereira da Fonseca, responsable du pôle entreprises & collectivités de CDC Biodiversité
De gauche à droite : Christophe Jacolin, directeur de la stratégie ESG du Crédit agricole S.A, Nathalie Lhayani, directrice de la politique durable du Groupe Caisse des dépôts et Violette Pradère, responsable du pôle finance de CDC Biodiversité
Une seconde table ronde sectorielle animée par Violette Pradère a permis de revenir sur les travaux de deux grandes institutions financières, le Groupe Caisse des Dépôts et Crédit Agricole S.A.
Nathalie Lhayani a évoqué l’évaluation conduite sur le portefeuille d’actifs du Groupe Caisse des dépôts ainsi que sur des exercices plus spécifiques menés par la Banque des Territoires. Christophe Jacolin a également insisté sur l’importance du secteur agricole, en termes d’impacts et dépendances, et le besoin d’affiner les évaluations d’empreinte, en travaillant directement avec des exploitations agricoles.
En conclusion, Claire Blery, responsable du pôle Club & formations de CDC Biodiversité a annoncé les prochains événements du Club B4B+.
L’équipe de CDC Biodiversité tient à remercier l’ensemble des intervenant·e·s et des participant·e·s pour leur présence, leur attention et leur contribution.
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