Le 2 octobre 2024, le Club des entreprises et institutions financières pour une biodiversité positive, le Club B4B+ animé par CDC Biodiversité, a organisé sa plénière annuelle. Ce sont ainsi près de 110 personnes qui se sont retrouvées à Paris, dans l’auditorium de Bpifrance ou à distance pour suivre les interventions et échanger autour de sujets et enjeux stratégiques en lien avec la mesure d’empreinte biodiversité.
À quelques jours de la COP16 de Cali (Colombie), la plénière 2024 du Club B4B+ est revenue, au travers de témoignages et de tables rondes, sur cet événement stratégique pour la biodiversité mais aussi sur l’importance d’évaluer les risques liés à la perte de biodiversité et de définir des cibles et trajectoires afin d’orienter des plans d’action visant à réduire l’impact des organisations sur la biodiversité.
Marianne Louradour, Présidente de CDC Biodiversité, introduit la Plénière annuelle 2024 du Club B4B+.
Le Club B4B+, une démarche collective œuvrant pour un alignement des approches en faveur de la biodiversité
Animée par Arthur Campredon, directeur de la Mesure d’empreinte chez CDC Biodiversité, la Plénière 2024 fut introduite par Marianne Louradour, présidente de CDC Biodiversité, lors d’un discours accentuant non seulement la nécessité d’agir pour préserver et restaurer la nature mais aussi le besoin d’alignement dans les démarches entreprises par les acteurs économiques. Au-delà de la COP16, elle a ainsi évoqué les deux grandes initiatives de reporting qui animent les directions des entreprises actuellement : l’une volontaire et mondiale, la TNFD, l’autre obligatoire et européenne, la CSRD. Elle a également insisté sur le prisme au-travers duquel doivent se définir des plans d’action, la fameuse séquence ERC (Éviter – Réduire – Compenser), et notamment de l’importance de réduire son impact afin de s’aligner avec les cibles définies par le Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal.
La mesure d’impact sur la biodiversité, un cheminement en cours
À l’occasion des huit ans du Global Biodiversity Score (GBS), Patricia Zhang, responsable développement & méthodologie chez CDC Biodiversité, est revenue sur l’évolution de cet outil, de sa co-construction avec les membres du Club B4B+ au lancement de sa version open source et open data en avril 2024. Cet outil a ainsi permis à nombre d’organisations de prendre compte de leur impact et dépendances sur la biodiversité. Aujourd’hui encore, le GBS évolue, s’adapte et se transforme pour ancrer la robustesse scientifique de son approche, améliorer ses résultats en intégrant des données satellites pour représenter la biodiversité restante, en mettant à jour les modèles mesurant l’impact sur les écosystèmes aquatiques, l’impact de commodités ou encore l’impact de produits finis. Le GBS, c’est également un outil qui s’adapte aux besoins d’usage notamment en développant une nouvelle interface d’utilisation ou en se conformant aux cadres de reporting.
Patricia Zhang, Responsable développement & méthodologie chez CDC Biodiversité, est revenue sur les 8 ans du GBS de sa construction à ses évolutions en cours et futures.
La première table ronde, animée par Vincent Guénon de CDC Biodiversité, réunissait Dr Nicola Ranger, Leader, Responsable du programme de résilience et de développement internatonal de l’Environmental Change Institute et Directrice exécutive du programme de résilience systémique d’Oxford Martin, et Adrienne Horel-Pagès, Directrice de l’engagement citoyen à La Banque Postale, autour de l’intégration stratégique des évaluations de risques liés à la nature, notamment par les institutions financières
Réfléchir à l’intégration de la biodiversité dans les évaluations de risque conduites par les institutions financières fut le thème de la première table ronde, animée par Vincent Guénon, chargé de projets Finance chez CDC Biodiversité, et réunissant Dr. Nicola Ranger, responsable du programme de résilience et de développement international de l’Environmental Change Institute et directrice exécutive du programme de résilience systémique d’Oxford Martin et Adrienne Horel-Pagès, directrice de l’engagement citoyen de La Banque Postale. Les échanges se sont orientés sur les cadres de reporting existants et sur le rôle qu’ils pouvaient jouer pour assurer une meilleure intégration de la biodiversité au sein des entreprises et institutions financières mais aussi sur le besoin de développer des approches – notamment quantitatives – pour évaluer les risques liés à la nature.
Pour clôturer cette première partie, Margaux Durand, doctorante au sein de CDC Biodiversité, a présenté les premières avancées de sa thèse qui se terminera en juillet 2025 et qui porte sur les mesures de gain et de perte de biodiversité. Son travail vise à comparer trois métriques de biodiversité à l’échelle mondiale, dans un contexte d’aucune perte nette de biodiversité (no net loss) pour des entreprises. Elle a ainsi notamment insisté sur le besoin d’utiliser plusieurs métriques afin d’assurer une meilleure mesure de la biodiversité.
Margaux Durand, doctorante CDC Biodiversité, a présenté les premières analyses de thèse
La seconde table ronde, animée par João Pereira da Fonseca, responsable BFA chez CDC Biodiversité, réunissait Clémence Pétillion, et Marie-Morgan Grebent, de DECATHLON, Guillaume Neveux de I Care, Jenni Black de la World Benchmarking Alliance
Définir des cibles et des trajectoires
Cette seconde table ronde, animée par João Pereira da Fonseca, Responsable des évaluations d’empreinte biodiversité chez CDC Biodiversité, a réuni Decathlon, représentée par Clémence Pétillion, cheffe de projets sur les trajectoires climat et Marie-Morgan Grebent, cheffe de projets biodiversité, I Care, au travers de son associé fondateur et directeur, Guillaume Neveux, et la World Benchmarking Alliance, représentée par Jenni Black, Nature transformation lead. Leurs discussions sont revenues sur l’importance de regarder en avant, et notamment à horizon 2030 pour atteindre les cibles fixées lors de la COP15, sur les processus pour déterminer et traduire ces cibles mondiales en cibles propres à une organisation ou encore sur les outils dont les organisations ont besoin ou pourraient avoir besoin pour déterminer des cibles exigeantes et réalistes.
Une fenêtre sur la COP16
Cette plénière a bien sûr tenu à évoquer la COP16 qui se tiendra du 21 octobre au 1er novembre 2024 en Colombie. Humberto Delgado-Rosa, directeur biodiversité à la Direction générale de l’environnement de la Commission Européenne en a ainsi présenté les enjeux et les attentes pour l’Union Européenne. Ce fut ensuite au tour d’Arthur Campredon de présenter la perspective de CDC Biodiversité qui y sera représentée afin de porter son expertise autour de la renaturation et de la mesure d’empreinte, ainsi que ses visions et convictions sur les outils, métriques et méthodologies.
Humberto Delgado Rosa, Directeur Biodiversité à la DG ENV (Commission Européenne) a présenté la vision et les attentes de l’Union Européenne pour la COP16 en Colombie
Anna Montagner et Mathieu Douziech de l’équipe B4B+ de CDC Biodiversité ont annoncé de nouvelles perspectives pour le Club
L’équipe Club représentée par Anna Montagner et Mathieu Douziech, a annoncé de nouvelles perspectives dont un groupe de travail dédié au secteur de l’agroalimentaire et une offre formation repensée. David Magnier, directeur de la Mission économie de la biodiversité a conclu cette plénière en présentant l’événement « Restaurer la biodiversité des territoires : l’opportunité des certificats biodiversité » qui se tenait à la suite.
L’équipe du Club B4B+ et CDC Biodiversité tiennent à remercier l’ensemble des intervenant·e·s et des participant·e·s pour leur présence, leur attention, leur contribution et les riches discussions aussi bien dans l’Auditorium que lors des pauses conviviales.
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