COP15, et après ? Nouvelle publication de la Mission Économie de la Biodiversité
Dossier de la MEB N44 COP 15

Quelques mois après la COP 15, pour prendre le temps de l’analyse, c’est le calendrier choisi par la Mission Économie de la Biodiversité pour publier une étude autour des enjeux économiques et financiers du cadre mondial post-2020 adopté par les Parties à la Convention sur la diversité biologique. Ce nouveau cadre donne-t-il un nouvel élan à l’action en faveur de la biodiversité et, dans sa mise en œuvre, quels seront les enjeux pour les acteurs économiques ?

En décembre 2022 a eu lieu à Montréal la dernière ligne droite d’un évènement majeur pour la biodiversité, la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Ce moment unique, aboutissement longtemps repoussé de quatre ans de travail, a accouché d’un nouvel accord mondial : le Global Biodiversity Framework, ou GBF.

Ceux qui comme nous sont des suiveurs attentifs des sujets environnementaux le savent : il est difficile de trouver un consensus entre tous les États-Parties et les COP, tant climat que biodiversité, sont absolument nécessaires mais parfois décevantes sur l’ambition globale. Cette COP a pourtant été qualifiée d’historique par de nombreux acteurs : elle acterait une nouvelle décennie prometteuse au cours de laquelle un cadre politique et méthodologique commun viendrait peu à peu imposer une prise en compte massive de la biodiversité. Un nouveau tsunami réglementaire en somme, où chaque État doit prendre le sujet à bras le corps à grand renfort de réglementations, de lois et de stratégies nationales. Tous les acteurs économiques sont également appelés à contribuer à la mise en œuvre des cibles et objectifs.

Ce changement d’échelle ne se financera pas tout seul, il nécessite également de nouveaux outils économiques et financiers et la mobilisation de ressources financières additionnelles. C’est une analyse en profondeur des mécanismes économiques mis en place par le nouveau cadre que se propose de faire la Mission Economie de la Biodiversité : 200 milliards par an, est-ce suffisant ? Le nouveau fonds pour la biodiversité répond-t-il aux enjeux des pays du Sud ? Les exigences de reporting pour la cible 15 sont-elles le bon niveau d’approche pour que les entreprises prennent leur part dans les changements à venir ? Crédits biodiversité, paiements pour service écosystémique, co-financements biodiversité-climat, quels sont ces nouveaux outils et leviers et comment pourront-ils être déployés par les acteurs publics et privés ?

Cette publication propose un retour sur les cibles économiques, un exercice prospectif sur les changements de paradigme, que va permettre le nouveau cadre mondial, et des interviews ciblées d’acteurs clés de la finalisation du GBF ainsi que sa mise en œuvre à venir.