Crise du vignoble bordelais : la compensation écologique une des solutions de transition
Crise viticole ©CDC Biodiversité

S’étendant sur près de 120 000 hectares (12% de la Gironde), et employant environ 48 000 personnes dans ce département, la filière viti-vinicole est un acteur économique et patrimonial majeur de ce territoire.

Malgré sa place de premier rang, tant au niveau national qu’international, une partie de la filière bordelaise connaît aujourd’hui une situation économique difficile, dans un contexte d’accélération de la déconsommation de vin rouge. Le risque est grand qu’un nombre important de parcelles soient abandonnées et deviennent ainsi des réservoirs de pathogènes, tel que la flavescence dorée, susceptibles de générer une situation phytosanitaire qui deviendrait incontrôlable.

Vigne en friche ©CDC Biodiversité

Vigne en friche

Le 2 mars 2023, le ministre en charge de l’agriculture et le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine ont annoncé un plan d’arrachage sanitaire co-porté et co-financé par l’État, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux et la région Nouvelle-Aquitaine pour lutter préventivement contre la flavescence dorée (une maladie grave de la vigne, classée parmi les jaunisses de la vigne et détectée depuis les années 1950 en France) et favoriser la restructuration du vignoble bordelais.

Ce dispositif vise à arracher jusqu’à 9.500 hectares, avec comme objectif d’accompagner les viticulteurs qui souhaitent arrêter tout ou partie de leur activité viticole selon deux axes possibles : renaturer les parcelles arrachées ou diversifier leur production.

Une stratégie « gagnant-gagnant » au profit de la biodiversité, des viticulteurs et des projets d’aménagement du territoire

Pour que cette transition subie puisse devenir une opportunité pour les territoires et viticulteurs concernés, CDC Biodiversité propose de valoriser les parcelles ainsi arrachées comme des espaces de compensation écologique, en restaurant des prairies bocagères et en assurant une gestion adaptée sur le long terme. Chaque projet d’arrachage peut ainsi être étudié par CDC Biodiversité, pour une analyse au cas par cas des opportunités de compensation, reposant sur le gain écologique potentiel et sur la proximité avec les projets à compenser.

Grace à son partenariat avec la SAFER, CDC Biodiversité étudie également les opportunités d’acquisition avant arrachage. Elle a ainsi déjà acquis 13 ha de vignes sur la commune de Haux (33) et plusieurs projets sont actuellement à l’étude.

Vigne implantée sur une zone humide ©CDC Biodiversité

Vigne implantée sur une zone humide

Pour CDC Biodiversité, il s’agit donc de contribuer à une démarche triplement gagnante, avec un bénéfice pour :

  • La biodiversité, via la création d’un réseau d’espaces naturels ;
  • Les propriétaires, via une solution d’acquisition ou de conventionnement ;
  • Les projets d’aménagement, via une solution de compensation pertinente.