Le projet de Restauration de la Vallée de la Coulée en Nouvelle-Calédonie vient de finaliser une nouvelle campagne de semis de graines. Soutenu par le programme Nature 2050, le projet est porté par l’ONG Conservation International en partenariat avec le gestionnaire forestier Sud Forêt et les associations locales. Il vise à lutter contre la propagation des incendies par la restauration d’un massif forestier selon des aménagements et techniques expérimentales adaptés au risque.
Régénération naturelle du massif forestier
La restauration forestière au service de la prévention du risque incendie et de la sécurisation des ressources en eau
En l’espace de 5 jours, 46 170 graines de 9 espèces différentes ont été plantées par l’association Red Ground sur plus de 6 hectares. Au total, ce sont 53 660 graines qui ont été plantées depuis 2022. Ces semis font suite à une première phase de test expérimentale conduite en 2022 avec 5 000 graines plantées sur 4 000 m².
En parallèle, 1 250 plants forestier ont été plantés avec les autorités coutumières selon la technique des pas japonais afin d’accélérer la création d’un couvert forestier et les connections entre les zones restaurées. Les plants ont été inoculés avec un complexe mycorhizien adapté aux sols dégradés pour optimiser leur croissance.
L’objectif est d’accompagner la régénération naturelle assistée du massif forestier car la végétation de la Vallée de la Coulée, située sur le territoire de la commune du Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie, est fortement impactée par les incendies (dont deux très importants en 2005 et 2019).
Ces feux entrainent la dégradation des capacités de rétention en eau des bassins versants dont la Vallée de la Coulée est une zone stratégique avec une douzaine de captages publics alimentant plus de 20 000 personnes. Les phénomènes d’érosion naturelle et la quantité de matière transportée par les cours d’eau sont également accentués par les incendies, ce qui entraine une sédimentation des écosystèmes côtiers (récifs, herbiers). Par ailleurs, cette vallée est définie comme Zone Clé de Biodiversité (KBA) et abrite une forêt à haute valeur biologique sur sol ultramafique accueillant 23 espèces menacées dont 3 espèces micro endémiques et environ 960 ha de forêt humide.
Afin d’accompagner la dispersion des graines, une expérimentation est en cours avec la pose de 10 nichoirs pour favoriser la présence du Stourne calédonien – espèce d’oiseaux frugivores cavernicoles.
Les pares-feux végétalisés : technique innovante basée sur des savoirs locaux traditionnels
Conservation International et Sud Forêt expérimentent en parallèle la mise en place de pares-feux végétalisés pour réduire le risque de propagation des incendies et protéger les parcelles forestières restaurées.
Plus de 2 000 boutures de bourao ont été plantés en mai 2022 et avril 2023. Le bourao est une espèce indigène d’hibiscus à fleurs jaunes ayant la capacité de résister, ralentir voire bloquer les incendies à faible intensité.
Le projet soutenu par le Fonds Nature 2050 se veut démonstratif et expérimental afin de développer un modèle de restauration forestière à faible coût, issu du savoir traditionnel Kanak, pour envisager une restauration forestière à large échelle.
Des actions d’élimination de la végétation pyrogène (plantes exotiques envahissantes) et d’élagage sont prévues pour gérer le combustible et limiter ainsi le risque de départ de feux.
Vue aérienne, semis de graines
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