RESTAURATION ÉCOLOGIQUE D’UN ÉCOSYSTÈME CÔTIER.
Parc Naturel Régional du Marais Poitevin (85, 17)
Ecosystèmes marins et côtiers
Surface d’intervention Nature 2050
295 000 m²
CONTEXTE
La Baie de l’Aiguillon est un ensemble de 5 000 hectares de vasières et de présalés positionnés en aval du Marais poitevin, entre la Vendée et la Charente-Maritime. Historiquement, la zone est connue pour l’accueil des oiseaux migrateurs et hivernants. La baie comptabilise en moyenne 98 000 oiseaux de passage chaque année, qui viennent se nourrir sur les vasières. Le site fait désormais face à diverses menaces, liées notamment aux effets du changement climatique sur les zones côtières (montée des eaux, élévation des températures).
L’introduction des huitres japonaises dans les années 1960, qui ont aujourd’hui envahi la baie, a également largement impacté les vasières. Bien que la culture de cette espèce ait été stoppée, un grand nombre de concessions ostréicoles ont été abandonnées dans la baie, ce qui engendre une prolifération des gisements d’huitres sauvages. Ces amas d’huîtres (qu’on appelle crassats) contribuent à la sédimentation de la baie et prennent progressivement la place de la vasière.
L’action Nature 2050, portée par LPO France, s’inscrit dans le projet européen LIFE Baie de l’Aiguillon, dont l’objectif est la restauration des vasières.
objectifs
L’objectif du projet est de restaurer les vasières de la Baie de l’Aiguillon et le fonctionnement naturel de cet écosystème côtier pour garantir la production de ressources alimentaires indispensables à l’avifaune migratrice et préserver le littoral.
Pour la biodiversité
- Restaurer un habitat de vasière, favorable à l’accueil des oiseaux
Pour le climat
- Renforcer la résilience du littoral et l’interface terre-mer face à l’augmentation du niveau de la mer
Pour le territoire
- Préserver le service écosystémique d’épuration de l’eau
- Développer l’activité d’éco-tourisme
Actions et moyens mis en œuvre
PROGRAMME D’ACTIONS
- Définition des techniques expérimentales de mises en œuvre et identification de l’entreprise des travaux
- Extraction des crassats (amas d’huîtres sauvages) et des anciennes structures conchylicoles (bouchots et tables à huîtres), de façon à remettre à nu la vasière
- Valorisation des huitres sauvages broyées dans de nouvelles filières
- Suivi sédimentaire et suivi de la non-recolonisation de la Baie par les huîtres sauvages
- Diffusion de la méthodologie expérimentale à plus grande échelle
CALENDRIER 2017-2050
2016 | Étude |
2017 – 2018 | Préparation des travaux et développement de la méthodologie |
2019 – 2020 | Travaux de restauration écologique |
2020 – 2050 | Suivi |
Avancement du projet
Réalisations en 2021 :
- Octobre 2020 à février 2021 : 41 marées de travaux d’enlèvement des crassats, 80 hectares de vasières restaurées, 3,8 hectares de gisements purs retirés, 15 400 m3 broyés sur site et 19 tonnes de tables recyclées.
- Novembre : fin du chantier avec l’objectif initial atteint de restauration de 100 ha de vasières.
Faits marquants en 2021 :
- Résultats du test sur la filière de recyclage réalisé en septembre 2020 : possibilité d’utiliser les coquilles broyées d’huîtres dans un processus de compostage pour produire un amendement organo-calcique ; comme matériaux de remblai ou comme sable de décapage coquiller.
- Visite de terrain à la Pointe de l’Aiguillon lors des rencontres Interlife (Rochefort, 22 septembre).
Suivi des indicateurs en 2021 :
- Suivi de la non-recolonisation par les huîtres (août) : premiers résultats positifs, présence de moins de débris de coquilles qu’en 2020 (Pointe de l’Aiguillon). Aucune larve d’huître de l’année n-1.
- Comptage mensuel des oiseaux d’eau hivernants : près de 26 000 anatidés et plus de 83 000 limicoles en janvier 2021 contre 35 000 et 85 000 en janvier 2020.
- Suivi post-travaux de la macrofaune benthique (printemps) et suivi topographique des vasières (automne) : rapports disponibles d’ici le printemps 2022.
- Mise en place d’une filière de traitement des crassats d’huître : utilisation d’une pelleteuse amphibie, améliorée en 2021 pour augmenter le linéaire traité par jour.
Porteur de projet
partenaires
- Comité Régional de la Conchyliculture (CRC) de Charente Maritime et des Pays de la Loire
- Direction départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de Charente Maritime et de Vendée
- LIFE baie de l’Aiguillon
- Office national de la chasse et de la faune sauvage
- Parc Naturel Régional du Marais Poitevin
GALERIE PHOTO
témoignage
vidéo
Jean-Pierre Guéret
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