Le Printemps des Terres, porteur du projet de transformation d’une peupleraie dépérissante de 18 hectares en forêt durable dans le Jura (39), s’est associé au Lycée agricole de Montmorot pour mener un diagnostic de la valeur écologique des arbres riches en biodiversité.
Soutenu par le programme Nature 2050 depuis 2021, les travaux sur le site de Bois Magnin ont commencé à l’automne 2022.
Un partenariat qui s’inscrit dans la durée
Camille Pailler et Laurent Piermont du Printemps des Terres souhaitent développer sur le long terme le partenariat avec le Lycée agricole de Montmorot avec l’accueil successif de groupes d’étudiants pour travailler sur le suivi écologique du massif de Bois Magnin.
L’an prochain, les étudiants devraient étudier le taux de reprise par essence à la suite des plantations et commencer à établir le protocole de relevés de données dendrométriques qui débutera dès la première année pour le suivi des hauteurs et à partir de N+15 pour le diamètre des plants.
Le Bois Magnin
Un potentiel écologique à encourager par une gestion durable
De janvier à décembre 2022, 4 étudiants du BTSA Gestion et protection de la nature du Lycée agricole de Montmorot (39) Charlotte Depardon, Clémence Gorez, Hugo Nardin, Ronny Revenieau et leur enseignante Florence Gay ont travaillé dans le cadre d’un projet tutoré sur un inventaire des arbres à valeur écologique du massif de Bois Magnin, et la formulation de préconisations de gestion durable du site.
Commandité par le Printemps des Terres, ce travail complète un premier diagnostic écologique (inventaire faune et flore) réalisé en mai 2022 par le bureau d’études Écosphère.
Au sein de transects espacés de 20 m, les étudiants ont basé leur analyse sur la mesure de plusieurs variables qualitatives (essence, morphologie et état de santé de l’arbre), quantitatives (hauteur, diamètre, âge, etc.) ainsi que sur le recensement des éléments favorisant l’accueil de la biodiversité (plus l’arbre présente de micro-habitats, plus sa valeur écologique est importante : présence de cavités, fourches, bois mort, champignons, mousses et lichens, plantes grimpantes, etc.).
L’évaluation du potentiel écologique de la strate arborée via une grille de notation a révélé un total de 147 arbres riches en biodiversité, la majorité se situant dans la parcelle de feuillis en futaie irrégulière. En moyenne, les arbres inventoriés ont des scores relativement faibles (entre 0 et 15 points sur un maximum de 37 points), reflétant la nécessité de restaurer les fonctionnalités écologiques de cette forêt.
Démarrage des travaux de restauration
Le projet soutenu par le programme Nature 2050 a justement pour objectif de restaurer le potentiel écologique du site de Bois Magnin, acquis en 2021 par le Printemps des Terre, pour diversifier le massif forestier en substituant aux peupliers des essences autochtones, favoriser l’émergence d’habitats (ex : maintien d’îlots de sénescence) et réhabiliter la zone humide.
Les travaux d’évacuation des peupliers dépérissants et de marquage des baliveaux ont commencé en 2022. Ils seront complétés en 2023 par des travaux de plantations sur la partie forestière, l’arasement de la digue pour restaurer l’écoulement naturel de l’eau, ainsi que la création d’une mare temporaire au profit du crapaud sonneur à ventre jaune dans la zone humide.
À terme, la réalisation du Bois Magnin deviendra un véritable démonstrateur d’une gestion forestière permettant un optimum entre biodiversité, stockage du carbone, adaptation au changement climatique et production durable de bois.
Début des travaux initiés en 2022sur le site de Bois Magnin