Journée internationale de la biodiversité 2022
Cette année, la journée internationale de la biodiversité met à l’honneur la construction d’un avenir commun et harmonieux entre toutes les formes de vie. Après des événements clés en 2021, tels que le Congrès mondial de la nature de l’UICN qui s’est tenu à Marseille, la 15e Conférence des parties (COP15) de la Convention sur la diversité biologique, ou encore le Forum des Nations unies sur la biodiversité, cette journée mondiale de la biodiversité est l’illustration de l’appropriation progressive par la société des grands enjeux liés à la biodiversité.
La journée internationale de la biodiversité est l’occasion pour CDC Biodiversité de revenir sur ses activités, intégralement orientées vers la conservation du vivant et la protection de la biodiversité. Découvrez certaines de nos activités et de nos actualités à propos de la conservation de la biodiversité.
Biodiversité en ville | Végétalisation de cours d’écoles à La Flèche
En complément de son investissement dans les thématiques environnementales et de restauration écologique, la commune de La Flèche, située dans le département de la Sarthe, souhaite s’engager dans une opération de végétalisation des cours de deux de ses écoles. C’est dans le cadre du programme Action Cœur de Ville, porté par la Banque des territoires, que la collectivité a sollicité un accompagnement SGREEN+ du groupement CDC Biodiversité et Egis, afin d’identifier la faisabilité et le dimensionnement d’une telle opération.
Sur cette mission, l’objectif de CDC Biodiversité est de proposer un programme de végétalisation spécifiquement adapté à ces deux cours d’écoles afin qu’il réponde à la problématique d’îlots de chaleur urbains.
Les équipes de CDC Biodiversité et d’EGIS se sont rendues sur place mercredi 18 avril 2022, afin de réaliser une analyse terrain précise et d’échanger avec les équipes techniques de la ville. Une première pour la nouvelle activité que développe CDC Biodiversité sur les cours d’écoles.
La végétalisation des cours d’école revêt un intérêt pour l’environnement ainsi que pour les élèves. D’une part, cette action vise une meilleure cohérence écologique du territoire en termes de biodiversité, grâce à la reconstitution de continuités écologiques, et également à rendre le territoire plus résilient : réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain, amélioration de la qualité de l’air, gestion durable des eaux pluviales, réduction de l’effet de ruissellement, etc. D’autre part, la végétalisation des cours d’écoles apporte aux élèves un environnement plus esthétique, plus sain, et véhiculant des valeurs environnementales et pédagogiques stimulantes pour des enfants.
Compensation écologique au Bois de Cayenne, Saint-Paul-lès-Dax (40)
Dans le cadre de ses missions d’opérateur de compensation, CDC Biodiversité a acquis en 2020 le massif forestier de Cayenne dans la commune de Saint-Paul-lès-Dax (département des Landes), en vue de restaurer et améliorer la qualité écologique des zones humides et des boisements attenants.
Ce complexe de zones humides, très rare au niveau régional, renferme une tourbière avec des espèces patrimoniales et protégées au niveau national et européen comme la Drosera à feuilles rondes, le Narthécie des Marais, le Fadet des Laiches ou la très rare Orchis de la Brenne (en danger critique d’extinction au niveau national).
Par le biais de la compensation, il est envisagé d’améliorer la qualité écologique des boisements périphériques au profit des chauves-souris, le site ayant un fort potentiel de préservation pour celles-ci.
Drosera à feuilles rondes au Bois de Cayenne, Saint-Paul-lès-Dax (40)
L’amélioration de la qualité écologique des zones humides envisagée en parallèle participera au renforcement des services rendus par ces écosystèmes à l’amont de l’agglomération de Dax, notamment la prévention des risques d’inondation.
Ce site à forts enjeux écologiques illustre la démarche de Projets Territoriaux de Biodiversité (PTB), proposée par CDC Biodiversité, et permettant des opérations innovantes de compensation mutualisées à l’échelle des territoires.
Une odonate Agrion de Mercure observée sur le site des Sources
Compensation écologique | Site des Sources, Saint-Médard-en-Jalles (33)
Cet ensemble foncier d’environ 2,1 ha, situé dans la commune de Saint-Médard-en-Jalles dans le département de la Gironde, répond aux besoins compensatoires de trois projets de construction impactant des zones humides. Les parcelles, en l’état de friche avancée ont été réouvertes, afin de favoriser le développement de milieux prairiaux. Des gîtes à reptiles (hibernacula) ont été mis en place en complément des travaux sur la végétation.
Depuis le commencement des mesures compensatoires en 2016, l’association Cistude Nature procède au suivi écologique des parcelles. Un suivi spécifique de la Couleuvre verte et jaune est réalisé par photo-identification, avec reconnaissance de chaque individu. L’objectif est ainsi de mieux comprendre comment cette espèce utilise et s’approprie le site.
L’habitat des odonates, et notamment de l’Agrio de Mercure, est favorisé grâce à la présence d’un cours d’eau sur le site.
Une couleuvre verte et jaune observée sur le site des Sources (33)
Mesure de gain de biodiversité | Création d’un club Indice de biodiversité locale, IBL
Le 10 mai dernier, CDC Biodiversité a officiellement lancé le club Indice de biodiversité local (IBL), dont elle est à l’initiative. Pour cela elle a réuni 12 partenaires qui constituent un groupe multisectoriel d’entreprises engagées pour réduire leurs impacts sur la biodiversité. L’objectif du club IBL est de développer une méthode d’évaluation et un outil de quantification du gain de biodiversité.
Cet outil opérationnel, et scientifiquement robuste vise à évaluer les effets sur la biodiversité des actions mises en place pour renaturer, restaurer les écosystèmes, et réinstaller la nature en ville.
Il permettra de :
- Comprendre et évaluer un gain (ou une perte) de biodiversité dès la conception d’un projet avec l’ambition de permettre à chaque projet de se traduire in fine par un gain net de biodiversité ;
- Aider à la décision pour la mise en place des stratégies biodiversité des entreprises/ acteurs du territoire ;
- Aider à la réalisation d’opération de restauration écologique et la mise en place de suivis de la biodiversité (analyse ex-post) ;
- Produire des indicateurs permettant de renseigner un rapport extra-financier.
Les outils et méthodes d’évaluation de l’impact des activités humaines sur la biodiversité deviennent nécessaires pour estimer, comparer et surtout réduire les impacts directs et indirects sur la biodiversité. Le sujet de l’équivalence écologique est particulièrement important, tout comme celui de la recherche de solution de gain de biodiversité. Dans ce contexte, il est stratégique pour les acteurs économiques de se doter des moyens permettant de fixer leurs ambitions environnementales et d’outils de mesure pour définir des scenarii de restauration de la biodiversité.
Pour ces raisons, CDC Biodiversité propose avec les membres du club IBL de travailler sur une évaluation du gain écologique susceptible d’apporter une solution concrète aux entreprises.
De gauche à droite, Damien Augias, Yohan Gardiennet et Marc Abadie
Territorialité | L’action partenariale de CDC Biodiversité pour développer des structures territoriales spécifiques compétentes
Mardi 17 mai 2022, Marc Abadie, président de CDC Biodiversité, participait au forum « Le Green Deal européen et sa mise en œuvre dans les territoires du Grand-Est », à l’Hôtel de Ville de Reims. Cet événement présentait la déclinaison des financements européens fléchés sur les actions favorables à la transition énergétique et, en partie, à la lutte contre l’érosion de la biodiversité.
Marc Abadie a ainsi témoigné de l’action de CDC Biodiversité lors d’une table-ronde dédiée aux témoignages et aux perspectives de l’application du Green Deal dans les territoires du Grand-Est. De fait, CDC Biodiversité a signé en février 2021 une convention-cadre avec la Région Grand-Est et la Banque des Territoires pour développer des actions favorables à la biodiversité, dans le champ des compétences de la Région.
L’objectif est de développer des structures spécifiques compétentes dans le domaine de la compensation écologique et du ZAN, et disposant de moyens affectés pour agir dans le sens de la protection de la biodiversité. Ce partenariat est donc un test « grandeur nature » de nouveaux modes d’interventions territorialisés. Pour ce faire, différents groupes de travail thématiques sont prévus, à l’instar de celui qui se structure actuellement autour de la mise en place de sites pertinents supports de Projets Territoriaux de Biodiversité en Région Grand-Est.
Initié en décembre 2019, le Green Deal européen, ou Pacte Vert pour l’Europe, est défini comme « la nouvelle stratégie de croissance » de l’UE, destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre « tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie ». L’objectif principal de cette stratégie pour l’Union Européenne est de parvenir à la neutralité climatique à l’horizon 2050.
Programme Nature 2050 | Restauration de la Vallée de la Coulée en Nouvelle-Calédonie
Nature 2050 officialise son soutien au premier projet du programme situé en Nouvelle-Calédonie. Le Fonds Nature 2050, l’ONG Conservation International et le gestionnaire forestier Sud Forêt ont ainsi signé une convention de partenariat pour la mise en œuvre et la pérennisation jusqu’en 2050 du projet « Restauration de la Vallée de la Coulée ».
Le projet vise à lutter contre la propagation des incendies et leur impact sur les forêts, l’érosion des sols, la ressource en eau et les écosystèmes côtiers, par la restauration d’un massif forestier selon des aménagements et des techniques expérimentales adaptés aux risques.
Les premiers travaux ont démarré à la fin de mars 2022. 3000 graines en poquet de 3 ont été semées. Les poquets ont été marqués afin d’en assurer un suivi rapproché tout au long de la première année du projet, avec l’appui d’une personne dédiée. L’objectif est de pouvoir évaluer la réussite du renforcement de la régénération naturelle par semis direct. L’équipe projet pourra ainsi calibrer précisément les besoins et interventions de l’année prochaine.
Restauration de la Vallée de la Coulée – Semis de graines
Formation au Global Biodiversity Score niveau 2
Global Biodiversity Score | Renforcer les connaissances liées à la biodiversité : les formations à la mesure d’empreinte et au GBS
Tandis que la biodiversité décline à un rythme alarmant, le manque de mesure quantifiée de l’impact du secteur privé sur la nature empêche, encore aujourd’hui, un véritable passage à l’action. En réponse à ce besoin urgent, le Global Biodiversity Score (GBS) dote les entreprises et les institutions financières d’un moyen d’évaluer leur impact et de se fixer des cibles biodiversité quantifiées.
Depuis 2021, CDC Biodiversité encourage la diffusion des connaissances et le renforcement de capacités en lien avec la mesure d’empreinte biodiversité et l’utilisation de l’outil GBS en proposant des formations de niveaux adaptés aux besoins des différents acteurs impliqués. Une première formation consiste à former les stagiaires aux « fondamentaux de la mesure d’empreinte » et s’adresse à toute personne désireuse d’acquérir les bases en la matière. Les formations GBS de niveau 1 et 2 visent ensuite plus spécifiquement à introduire l’outil GBS et/ou à le maîtriser, de sorte à pouvoir l’utiliser dans le cadre d’évaluations d’empreinte biodiversité.
En mai 2022, une cinquantaine d’entreprises ont été formées aux niveaux 1 et 2 proposés par CDC Biodiversité, et a minima 15 sessions de formation – tous niveaux confondus – sont programmées sur l’ensemble de l’année : le renforcement de capacités est, selon nous, un levier d’action crucial pour inverser la courbe du déclin de la biodiversité.
Mission Économie de la Biodiversité | Réflexions sur la résilience alimentaire et la guerre en Ukraine
CDC Biodiversité pilote la Mission Économie de la Biodiversité, confiée par la Caisse des Dépôts depuis 2013. Cette mission contribue à innover sur les enjeux de préservation et de restauration de la biodiversité en France et à l’international.
Dans un billet de blog paru le 17 mai sur le site du Groupe Caisse des Dépôts, David Magnier, chargé des publications de la MEB revient sur les enjeux de résilience alimentaire, de dépendance aux importations, etc. qu’a révélé la guerre en Ukraine. Dans cette tribune, sont mises en avant les conséquences du conflit sur le prix de la tonne de blé par exemple, et les pressions que cela entraîne sur certaines filières. Idem pour la dépendance plus globale du système agroalimentaire dominant aux intrants chimiques et aux énergies fossiles pour la création de fertilisants azotés.
Cet article invite à réfléchir sur la souveraineté des modes de production agricoles du point de vue territorial et du point de vue environnemental. « Les modes de production et les pratiques agroécologiques accroissent la résilience sociale, économique et environnementale du système alimentaire ». Ce billet revient, entre autres, sur la nécessaire adoption d’une vision systémique des enjeux environnementaux, d’autant plus dans un monde bousculé par des crises d’ordres géopolitique ou encore sanitaire, qui appellent à réfléchir à un système plus résilient.