CDC Biodiversité célèbre la Journée mondiale des zones humides ce dimanche 2 février 2025. Placée sous le thème « Protéger les zones humides pour notre avenir commun », cette édition met en lumière l’importance de concilier les activités humaines avec la préservation de ces écosystèmes essentiels.
Restauration d’une zone humide en Gironde : un projet de compensation écologique
À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, CDC Biodiversité met en avant un projet de restauration écologique mené en Gironde, sur le bassin versant du Gua. Ce projet vise à compenser l’impact d’un aménagement immobilier sur une zone humide identifiée selon des critères pédologiques. L’objectif est de recréer un écosystème fonctionnel sur une surface de 1,09 hectare, en favorisant la rétention des eaux et la biodiversité locale.
Une parcelle marquée par l’urbanisation et l’artificialisation
Située en limite du tissu urbain, cette parcelle s’inscrit dans un thalweg humide, un creux naturel jouant un rôle clé dans la gestion des eaux du bassin versant. Son histoire témoigne de l’évolution des paysages sous l’effet des activités humaines :
- Exploitée à des fins agricoles jusqu’aux années 1990,
- Ouverte à l’urbanisation dans les années 2000,
- Puis déclassée et aménagée pour assurer le drainage des eaux de surface.
Aujourd’hui, ce secteur est confronté à plusieurs défis environnementaux : un fort écoulement des eaux de surface, la saturation du réseau en aval, l’absence d’habitats humides, ainsi qu’un risque accru d’incendie en raison de la proximité avec des habitations et d’une végétation non gérée écologiquement.
Un projet de restauration pour redonner vie à la zone humide
Face à ces enjeux, une opération de remodelage topographique a été engagée en septembre 2024 afin de rétablir les fonctions naturelles de la zone. L’aménagement repose sur la création de dépressions humides, qui permettront de :
- Ralentir et stocker les eaux d’écoulement afin de limiter les déséquilibres hydrauliques,
- Restaurer des habitats humides, indispensables à la faune et à la flore locales,
- Favoriser une mosaïque d’habitats ouverts et semi-ouverts, avec une gestion écologique adaptée.
Un engagement sur le long terme
Ce projet s’inscrit dans une démarche de gestion durable, avec un suivi écologique programmé sur 30 ans. Cette surveillance permettra d’évaluer l’évolution des habitats recréés et d’adapter les actions de gestion afin de garantir le bon fonctionnement des milieux restaurés.
En cette Journée mondiale des zones humides, ce projet illustre l’importance de préserver et de restaurer ces écosystèmes essentiels à la régulation des eaux, à la biodiversité et à l’adaptation aux changements climatiques. Restaurer une zone humide, c’est redonner à la nature les moyens d’exercer son rôle, au bénéfice de l’environnement et des générations futures
Restauration des cours d’eau et zones humides par le programme Nature 2050
La préservation et la restauration des zones humides est un des axes majeurs du programme Nature 2050. Une de ses cinq cibles d’action est dédiée à ce milieu spécifique.
Parmi les projets soutenus par le programme, près d’un sur trois présente un enjeu lié aux milieux humides, comme les cours d’eau ou les tourbières. Ces projets, comme tous ceux du programme, font l’objet d’un suivi jusqu’en 2050 sur les volets biodiversité, climat et apport pour le territoire.
Le projet du Lathan est un exemple emblématique de programme d’actions ambitieux à l’échelle d’un cours d’eau. Premier projet soutenu dans le cadre du partenariat entre le Fonds MAIF pour le vivant et le Fonds Nature 2050, il vise la restauration écologique du Lathan, sous-affluent de la Loire, sur un linéaire conséquent de 12 km.
Un an après les premiers travaux, le Syndicat Mixte du Bassin de l’Authion et de ses Affluents (SMBAA) constate déjà le débordement du cours d’eau dans ses zones d’expansion de crue, nouvellement restaurées.
Les travaux réalisés permettent de rétablir les fonctions écologiques du Lathan en améliorant la recharge des nappes et la qualité de l’eau, en réduisant les risques liés aux inondations tout en favorisant la biodiversité. Grâce à ces aménagements, le cours d’eau retrouve sa capacité à interagir avec son environnement naturel.