Fermé au public depuis plus de quatre ans à cause de contamination répétée par des cyanobactéries, le Petit Étang de La Puye rouvre au public, grâce aux travaux de restauration écologique menés par le Syndicat mixte Vienne et Affluents (SMVA), soutenu par le Fonds Nature 2050.
Réouverture de la baignade à La Puye © SMVA
Le renouveau de la base de loisirs
D’une superficie de 4 hectares, le plan d’eau de la Puye a été créé au XIIe siècle par les moines fontevristes, via la construction d’une digue. La qualité de l’eau du Petit Étang s’est progressivement dégradée à cause des aménagements anthropiques impactant le ruisseau du Saint-Bonnifet qui l’alimente. La prolifération de cyanobactéries a rendu l’eau impropre à la baignade tandis que la dégradation du cours d’eau a entraîné une perte de biodiversité.
Afin de restaurer la qualité et la quantité d’eau tout en maintenant les activités économiques (restauration, baignade, tourisme), le SMVA a mené pendant deux ans et demi à partir de 2021, un projet de restauration hydromorphologique du cours d’eau, de renforcement des continuités écologiques et de restauration de zones humides sur la commune de La Puye.
Les zones humides : un filtre épurateur naturel
Afin d’améliorer la qualité de l’eau, le SMVA a eu recours aux Solutions fondées sur la nature (SfN) qui s’appuient sur la restauration des écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux comme la lutte contre les changements climatiques. En effet, des écosystèmes préservés ou restaurés, qui sont résilients, fonctionnels et diversifiés accueillent une grande biodiversité et fournissent de nombreux services écosystémiques indispensables au fonctionnement de la société.
Zone humide restaurée en amont du Petit Étang © SMVA
À travers la restauration de 5 500 m² de zone humide en amont du Petit Étang, et la création de 4 300 m² supplémentaires, le Syndicat compte sur la capacité des zones humides à servir de filtre épurateur pour lutter contre la prolifération des cyanobactéries. En effet, jouant le rôle de véritables zones tampons, elles peuvent piéger, voire éliminer totalement les matières en suspension, les polluants et les nutriments excédents.
En parallèle, le cours d’eau a été débusé sur 100 m et reméandré sur près de 460 m pour permettre à l’eau de stagner le plus longtemps possible afin que la purification puisse s’opérer de manière complètement naturelle.
De plus, les zones humides jouent un rôle d’éponge essentiel qui absorbe le trop plein en hiver et le restitue en été, en période de sécheresse. Le rehaussement du cours d’eau s’accompagne quant à lui du rehaussement de la nappe d’accompagnement, donc des réserves en eau.
Après une longue attente, les habitants et touristes peuvent à nouveau profiter de la fraîcheur du Petit Étang. La qualité des eaux sera constamment surveillée pour garantir la baignade sur le long terme tandis que toute une batterie d’indicateurs (biodiversité, climat, socio-économiques) seront suivis jusqu’en 2050 pour témoigner de l’évolution du site.
Cet engagement s’inscrit dans la démarche de suivi-évaluation du programme Nature 2050 qui vise à évaluer la viabilité des SfN dans des contextes variés.
Reprise des activités de loisirs © SMVA